Co-animateurs : Marie-Noëlle Bastard, Morgane Hay et René Adam.
29 PARTICIPANTS
Cette animation est faite dans un lieu historique local où les guerres du moyen-âge ont fait rage durant plusieurs siècles. À tel point que les habitants des deux bourgs situés à l’intérieur des deux châteaux abandonnèrent quelques temps les lieux devenus invivables. Château Neuf et Château Vieux, malgré leur appellation, ont été construits à la même époque, au XIème siècle. Château Vieux fut démoli par son propriétaire le Comte de Savoie Victor-Emmanuel II en 1703. En effet, il était devenu trop coûteux à entretenir. La chapelle de Château Neuf est décorée de motifs religieux de style romano-byzantin les plus anciens de Savoie.
À notre arrivée, un serin cini nous accueille de son chant gazouillé, ressemblant un peu au bruit fait par un pédalier et une chaine de vélo rouillés. Un rougequeue noir chante aussi sur un toit. Ces deux espèces sont dans leur biotope de prédilection : les villages et leurs jardins. Le rougequeue noir est insectivore et le serin cini granivore.
Dans le verger sous les châteaux, un étourneau sansonnet se pose souvent dans le même pommier. L’arbre très mal taillé souffre de coupes ayant favorisées le pourrissement de l’intérieur de grosses branches. Grâce à cela, cet oiseau bénéficie d’une cavité pour nicher. En effet le bois pourri est devenu facile à creuser soit par l’étourneau si le bois est très décomposé ou par un pic vert ou pic épeiche si le bois est un peu plus dur. Par contre, la taille mal étudiée et réalisée met en péril l’existence de certains arbres.
Dans les grands arbres bordants le chemin d’accès aux châteaux, deux sittelles torchepots parcourent les troncs et les grosses branches à la recherche de leur nourriture. Une troupe de pinsons des arbres est posée au sol. Ces derniers sont encore en migration alors que certains de leurs congénères chantent déjà pour délimiter leur territoire.
Dans la forêt en contrebas des fortifications, des bûcherons ont coupé les arbres du sous-bois et entassé des branches au sol. Dans ces petits tas, un troglodyte mignon se faufile. Il est surpris par Claire Médan avec une plume en travers du bec. Il construit un nid. Souvent, le mâle construit plusieurs nids avant qu’une femelle en choisisse un. Astucieux, il fabrique des nids vides, il n’assemble que l’extérieur du nid pour s’éviter trop de travail.
Dans le sous-bois existant chantent la fauvette à tête noire et le rougegorge familier. Des pics épeiches, probablement, ont creusé des cavités dans des châtaigniers morts ou affaiblis. Les loges maintenant abandonnées par leurs premiers occupants, hébergent au moins un couple de mésanges bleues. En effet leur comportement nous montre une certaine inquiétude quand elles s’approchent des cavités et n’osent pas y entrer à cause de notre présence. Elles nichent maintenant dans cette loge. Voilà un exemple montrant l’utilité du bois mort laissé debout.
Au sommet de la colline des châteaux le panorama est idéal pour l’observation de la migration des oiseaux. Un balbuzard pêcheur migrateur se dirige vers le Hucel. Comme la plupart des oiseaux de proie, il évite de voler au-dessus des grandes étendues d’eau et contourne le lac Léman par l’est.
Château Neuf abrite sous ses toits ou dans ses murs de pierres quelques espèces de mésanges. La mésange noire, la mésange bleue et la mésange charbonnière occupent l’intérieur des murs. Les merles noirs se nourrissent de baies de lierres recouvrant les murs. Le rougequeue noir et le rougequeue à front blanc habitent sous les toits ainsi que probablement la bergeronnette grise. Trois nids de rougequeue sont construits sur des planchettes posées par les propriétaires d’un garage à voitures. Les planchettes protègent les voitures des déjections d’oiseaux.
René Adam