La neige tombée en abondance le vendredi précédent l’animation est partie. Toutefois, la température reste fraiche et les nuages sont bas. Les chants d’oiseaux sont peu nombreux.
Nous partons avec l’objectif d’accéder le plus rapidement possible au niveau supérieur de la forêt. Un peu d’esprit de compétition anime certains observateurs, si ce n’est l’empressement à découvrir des oiseaux nouveaux. Les premiers s’arrêtent à l’orée des bois pour attendre tous les observateurs.
Nous écoutons les chants d’oiseaux forestiers comme le Pouillot véloce, le Roitelet à triple bandeau… Les premiers oiseaux des espaces ouverts se manifestent. Des sizerins cabarets s’expriment de leur chant railleur et les pipits des arbres chantent, mais sans parader. Les nuages bas n’incitent pas cette espèce à de belles envolées comme à l’accoutumée.
Une marmotte sort d’un terrier et se promène près de l’entrée, puis elle arrache le bout de touffes d’herbes sèches. Elle en amasse une énorme quantité dans sa bouche et entre dans un autre terrier. Elle reconstitue la litière de son petit intérieur. Plus tard, en redescendant, nous faisons une halte au même endroit. Après quelques minutes d’observation, deux marmottes sortent de leur terrier respectif. Elles nous regardent à quelques mètres sans peur.
Durant la balade, un mâle de coucou gris chante souvent. Bientôt, une femelle répond. Son chant est bien différent. Elle le rejoint assez rapidement tout en chantant. Un petit passereau poursuit le mâle qui n’en fait pas cas. Les deux partenaires partent ensemble. C’est la première fois que nous voyons réellement un couple de coucous gris. En effet, le mâle est polygame et la femelle polyandre. Cette union est donc forcément très temporaire.
Un tétras lyre « roucoule » longtemps, mais nous ne parviendrons pas à l’admirer malgré nos recherches attentives aux télescopes.
Un mouflon mâle rumine paisiblement couché. Non loin, quatre femelles de chamois sont accompagnées de leur petit, mais prises de panique, elles s’enfuient malgré notre présence sur le chemin à très longue distance d’elles. Les petits suivent leur mère en courant, ils n’ont que quelques jours d’existence. En redescendant, nous admirons à nouveau ce petit groupe. Les jeunes s’amusent entre eux. L’un d’eux découvre la neige, il la gratte de ses petites cornes et se roule dessus. Deux jeunes se font déjà face un court instant. Ces gestes sont magnifiques à regarder. Un petit groupe de chamois est composé d’individus d’un, deux et trois ans. De plus, un mâle solitaire n’est pas très loin d’eux.
Pendant l’observation des chamois, au moins deux merles à plastron adultes emportent de la nourriture dans leur bec pour nourrir leurs petits au nid, situé dans un bouquet d’épicéas à flanc de montagne.
Au col du Foron, les pipits spioncelles font de courtes apparitions, parfois en chantant. Nous recherchons en vain le Monticole de roche. Avant et après le col, des traquets motteux sont présents. Sont-ils nicheurs ou de passage ?
René Adam.