Le matin, dès notre mise en place, les premiers passereaux franchissent le sommet de la colline du Coteau en lançant leurs cris, caractéristiques à chaque espèce. Les premiers individus de Grosbec casse-noyau, par exemple, montrent le début de la migration pour cette espèce. Les participants ne connaissent pas encore son cri, ni celui du Pinson des arbres, ce qui, dans un premier temps, rend difficile l'identification des individus. De quoi assurer une belle marge de progression pour les prochaines sorties!
L'après-midi est surtout consacrée aux rapaces. Les busards des roseaux font un peu d'animation, et grâce à leur passage espacé dans le temps, ils sont petit à petit reconnus par les participants. Un aigle royal immature est observé poursuivi par deux corneilles noires l'invectivant. Un circaète Jean-le-blanc apparaît soudain à 50 m de nous. Après quelques hésitations, mon identification est confirmée par une photo prise de l'individu.
Alors que nous suivons la progression d'un busard des roseaux, un balbuzard pêcheur se montre dans les longues-vues. Il progresse constamment en vol battu et passe à 40 m de nous. Quelques instants plus tard, il franchit le col des Arces avec, tout de même, quelques orbes pour reprendre de l'altitude.
Une femelle d'autour des palombes se montre ensuite à deux reprises : une locale, observée dans de belles conditions d'éclairage. Quelques éperviers d'Europe et des faucons crécerelles agrémenteront également l'après-midi. Les rapaces observés ici ne passeront pas par Chevrier Fort l'Ecluse, où d'autres personnes suivent également la migration.
Les vulcains commencent également leur migration. Ces papillons frêles sont d'habiles voiliers. Ils maitrisent le vol aussi bien que les rapaces, malgré leur poids infime. Ils prennent ainsi des ascendances, en utilisant les courants thermiques, et se servent du vent en décrivant des orbes. Quand ils redescendent une pente raide, ils diminuent leur voilure et planent lentement et prudemment. Ils pratiquent également le vol battu, entrecoupé de vol plané. Comment voient-ils le sol et le relief pour franchir tous les obstacles?
René Adam